Un Signe Demandé
Par Yves Linès
Il ne faut pas craindre de solliciter l’Invisible pour que nous soient envoyés des indices qui dans certaines situations nous feront comprendre, ou nous montreront l’ouverture dans laquelle il faut s’engager pour qu’une affaire ou un problème se règle au mieux de nos espérances. Ou même, tout simplement, quémander ces manifestations dans un but de réconfort pour jalonner des instants qui mettent notre moral à rude épreuve. Il m’est arrivé souvent de recevoir ces « appuis » sur les sentiers de ma vie matérielle.
J’ai entre autre en mémoire cette fois à Paris où mon séjour de vacances terminé, je me trouvais à l’aéroport d’Orly. J’avais fait enregistrer mon bagage et j’attendais patiemment l’heure d’embarquer. C’était une de ces journées maussades qui m’oppressait en faisant naître des angoisses qui nouaient mon estomac, j’étais mal et quelque peu déprimé. Tout en errant dans le hall de l’aéroport mes pensées se tournèrent vers l’Au-Delà, et m’adressant à « eux », je fis la requête impérative d’un signe qui m’apporterait la quiétude dans mes appréhensions.
Mes pas m’avaient conduit maintenant au kiosque de la presse où machinalement je parcourais les divers rayonnages sur lesquels s’étalaient ouvrages et revues. Me vint alors l’idée que le signe que j’attendais pourrait m’être donné par le titre d’un magazine ou d’un livre. Je fermai les yeux et formulai en pensée : « Je vais rouvrir mon regard, et faites s’il vous plait que le titre qui s’offrira à ma vue soit un encouragement de votre part. » Les trois essais que je fis s’avéraient totalement infructueux. Je renonçai, et c’est encore plus abattu que je me dirigeai vers le point d’embarquement.
Après les diverses formalités requises, j’accédai enfin dans la cabine de l’avion. Dans la plupart des appareils de moyens courriers, l’intérieur est agencé d’une allée centrale de part et d’autre de laquelle sont les rangées de fauteuils composées chacune de trois sièges. A cette époque là, cette compagnie aérienne n’imposait pas de numéro de siège, le choix était laissé au voyageur, et à chaque trajet je choisissais d’occuper celui qui se situe en bordure d’allée. En pénétrant ce jour là dans l’habitacle de l’appareil, je repérai une rangée dont un couple avait déjà pris possession de deux fauteuils, mais laissé libre celui qui me convenait.
Lorsque l’avion commença à prendre son envol, je remarquai que l’homme assis à côté de moi, comme la femme qui se tenait, elle, près du hublot, s’absorbait chacun dans la lecture d’un ouvrage. Plus tard, à un moment du vol, mes yeux se posèrent sur le livre que l’homme parcourait, puis mon regard glissa sur celui que sa compagne tenait maintenant refermé sur ses genoux. C’est alors que le signe tant souhaité se matérialisait, là, si près de moi, car je pouvais lire sur la couverture le nom de l’auteur : Philippe Ragueneau, l’homme de presse et de communication bien connu, et le titre de son ouvrage : « De l’autre côté de la vie. » Un encart était ajouté un peu plus bas : « Un merveilleux message d’espoir pour tous ceux qui ont perdu un proche. »
Je connaissais ce livre qui relate la communication qui a continué de s’établir par delà la mort, entre l’auteur et sa compagne Catherine, décédée, ainsi qu’elle s’y était engagée de son vivant sur terre.
Le signe était fort, et la probabilité faible que dans cet avion, au maximum de ses passagers, je sois assis près de quelqu’un tenant dans ses mains un ouvrage qui traite de l’après vie, de l’Au-Delà ; d’un sujet qui conduit depuis plus de vingt cinq ans mon existence. Le signe m’avait été accordé exactement comme je l’avais demandé quelques minutes avant dans ce kiosque de l’aéroport, par un titre de livre ou d’une revue. Mais il était venu un peu plus tard, un peu comme pour me montrer aussi que ce sont « eux » qui peuvent décider du moment ; parfois même le comment diffère également de celui que nous aurions voulu, mais pour l’heure il m’avait été octroyé de la manière souhaitée.
Ce livre que je voyais tout près de moi, m’apportait le réconfort que je sollicitais ce jour là ; c’était bien la réponse, un message qui signifiait : « On est là, n’aie crainte, on veille toujours sur toi, aie la foi »
Il faut se montrer des plus vigilants, parce que les signes peuvent être aussi des bouteilles à la mer, et comme ces porteuses de messages nous pouvons les laisser dériver et venir s’échouer sur les récifs de notre ignorance. Mais si nous savons les percevoir, alors ces merveilleux signaux qui nous sont adressés, deviendront tels des havres de soutien dans l’espérance certaine, ou pareils à ces relais dans l’esprit des auberges du compagnonnage, dans lesquels jadis l’ouvrier apprenti trouvait tout au long du périple de ses étapes, la chaleur et la force qui l’aidaient à continuer.
Cependant notre monde a fait de nous des Saint Thomas, et il est vrai qu’il est dans notre nature humaine, et principalement dans une époque bien matérialiste comme la nôtre, de désirer, dans ce domaine du paranormal, « LA » preuve, celle qui rassure au plus profond de l’âme et qui donne la douce quiétude. Mais si là est notre raisonnement, qui pour nous paraît bien légitime, ce n’est pas je pense, et il me l’a souvent été démontré, celui qui régit l’INVISIBLE.
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