4 mars 2016
Yves Lines
LA PERTE D’UN ENFANT
Mon cheminement : « Du désespoir …. au réconfort ! »
Ma fille Carole nous a quittés le 11 Août 1999, emportée par une énorme vague sur la plage de Mimizan.
C’était la première fois que nous la laissions partir loin de nous. Elle allait avoir 18 ans et nous réclamait depuis longtemps cette indépendance de quelques jours avec ses amis. Tout le petit groupe se connaissait depuis l’enfance et avait décidé, cet été là, d’aller camper au bord de l’Océan, à Mimizan Plage. En temps normal, le frère de Carole, plus âgé de 2 ans, était toujours avec elle, mais comble de circonstances, il venait de subir une opération du genou et la rééducation l’obligeait à rester sur Toulouse ! C’est donc à contre coeur que nous avons accepté ce départ sans son frère ! Nous nous étions consolés en nous disant que celà passerait vite puisqu’elle ne partait que pour une semaine et…..3 jours seulement après…..le drame !…
Ce soir là, veille de la fameuse éclipse du 11 Août 1999, l’Océan était anormalement déchaîné… Le petit groupe se tenait au bord de la plage, vers Minuit 30, faisant une dernière visite à l’Océan.. Carole, dans la fougue de sa jeunesse et ne voyant pas venir le danger, s’est approchée à maintes reprises trop près, malgré les recommandations de prudence de sa meilleure amie.. c’est ainsi que par surprise elle fut « happée » par une énorme vague, d’une violence inouïe. Elle n’a pas eu le temps de réagir. Son petit ami se trouvait à ses côtés, et tous deux furent engloutis sous les yeux horrifiés de leurs amis, restés sur le bord de la plage. Un membre du groupe, n’écoutant que son courage, a alors essayé par tous les moyens d’agripper les deux jeunes gens. Seul le petit ami de Carole a pu être attrapé et extirpé de l’eau. Il faisait très noir, Carole avait disparu. Ce sont les pompiers, en hélicoptère, qui, une heure trente plus tard on pu la repérer et la sortir de l’eau.
A 3 heures du matin, les gendarmes prenaient le relais dans notre ville pour venir nous prévenir !
Un continent de douleur s’est alors abattu sur toute la famille. La vie s’est arrêtée pour moi…et mon envie d’exister s’est éclipsée aussi emportée par cette vague ! J’ai sombré alors dans le désespoir le plus profond, étreinte aussi par la culpabilité.
Dans la logique terrestre à laquelle j’étais soumise, comme tout un chacun, je pensais qu’il était contre nature de perdre son enfant, car c’est certainement la plus inhumaine des souffrances.
Le « départ » d’un enfant est l’expérience la plus terrible que peuvent vivre des parents… On se retrouve anéantis, on perd tous ses repères… et on se demande si on aura la force de continuer. Des efforts sont indispensables pour parvenir à survivre après cette onde de choc qui fait basculer notre vie ! Ce serait si facile d’aller retrouver son enfant dans cet autre monde !!.
Pourtant, malgré ma douleur, je me suis sentie étrangement comme « anesthésiée ». J’avoue qu’à cette époque, l’après-vie n’était pas pour moi un sujet d’actualité, mon cartésianisme me poussait plutôt à ne pas croire systématiquement à tous les signes que ma fille pouvait m’envoyer ! Pourtant, nous en avions des signes, mais dans mon rationalisme je trouvais toujours une explication à tout….et je doutais constamment !
SIGNES :
C’est vrai pourtant que les lumières clignotaient souvent à la maison, particulièrement à des moments clés, ou quand je pensais très fort à elle, par exemple. La pendule qui s’est arrêtée au moment de son décès, des odeurs de fleurs de LYS aussi, émises pour manifester sa présence et qui étaient senties également par d’autres personnes … (nous lui avions mis un bouquet de lys blancs dans les mains… le jour de son enterrement). Ce joli papillon qui a tournoyé dans notre cuisine les jours qui ont suivi son départ… des oiseaux qui se rapprochaient de nous… des photos et des objets déplacés sans aucune explication rationnelle… la flamme des bougies que nous allumions et qui crépitait, dansait, sautait anormalement… ce verre sectionné comme avec un sabre et découpant un bracelet très régulier, alors que nous étions réunis avec tous ses amis à la maison, des téléphones portables de ses copains/copines qui s’allumaient et s’éteignaient aussitôt sans raison apparente, la station radio qui changeait subitement pour se positionner plusieurs fois de suite sur « Skyrock », la station préférée de Carole,… des chansons diffusées et entendues de manière répétée qui ramenaient dans le passé, des bruits particuliers dans la maison, notamment des bruits très forts dans la TV pourtant éteinte depuis plusieurs heures, et bien d’autres signes encore dont des apports d’objets et des synchronicités mises sur notre route ! Sans oublier la vision de Carole durant la nuit dans des songes où je la serrais dans mes bras !… Des sensations de caresses dans mes cheveux, quand j’étais dans mon lit, et frôlement contre ma tête… ! Un bisou ressenti aussi sur ma joue à des moments particuliers… ! Et de nombreux messages d’elle reçus en canalisation par des médiums et aussi par écriture automatique ou inspirée !
Et ces petits coeurs qui jalonnent notre vie depuis son départ (photos de ces coeurs à L’Onglet « SIGNES »).
Tous ces signes auxquels j’ai fini par croire et qui m’ont aidée à me reconstruire.
A aucun moment je n’ai vraiment pensé à la « mort néant »….ou à la possibilité qu’il n’y ait plus rien après ! Paradoxalement j’ai été de suite convaincue que Carole nous avait quittés pour un monde meilleur. Je ne pouvais m’empêcher de croire en quelque chose de fort qui nous dépasse. Je conservais dans un coin de ma mémoire un livre qui m’avait « interpellée » une vingtaine d’années auparavant : « la vie après la vie » du Docteur Moody mais je n’avais jamais véritablement approfondi le sujet ! J’étais comme beaucoup d’entre nous, ancrée dans la vie matérielle, la vie de tous les jours….
Carole n’était plus là… mais pour moi, elle était quelque part ailleurs….. et il me fallait chercher où était cet Ailleurs !… C’était pour moi une CERTITUDE profonde qui me laissait en état permanent de quête désespérée… jusqu’à cette conviction…… qu’elle vivait toujours……mais autre part ! Je me suis alors accrochée à la vie et à tout ce qui pouvait témoigner de sa pérennité.
D’abord par la lecture de nombreux ouvrages parlant de l’AU-DELA…qui m’ont beaucoup aidée, éclairée même, et m’ont permis aussi d’évoluer. Par la rencontre aussi avec d’autres parents ayant vécu le même drame et qui recevaient pratiquement des signes identiques de leur enfant, depuis cet Au-Delà ! Je n’étais donc pas un cas isolé… !
Puis, il y a eu le « hasard » d’une conférence avec une grande médium, Michèle Riffard, puis la rencontre avec Yves Linès, expérimentateur de T.C.I. dans le Sud-Ouest, dont j’avais trouvé les coordonnées dans un livre de Monique Simonet,… ensuite des messages en T.C.I. et en écriture automatique et inspirée reçus pour nous.
Le « hasard » encore d’un RV privé avec Michèle Riffard consécutif à une erreur. Je m’étais en effet inscrite pour un atelier de TCI, mais suite à une confusion je me suis retrouvée 2 jours plus tard en RV privé avec cette grande médium, sans l’avoir recherché !
Les messages de ma fille par le biais de Madame Riffard ont été tellement forts et éloquents que j’en fus fortement impressionnée. Ma fille me disait entre-autre : « Maman, le bracelet, il faut que tu portes le bracelet ! ». Or, je venais de retrouver quelques jours auparavant, dans ses affaires personnelles, un petit bracelet en argent, que j’avais trouvé très beau mais malheureusement trop juste pour moi, Carole ayant des poignets très fins. Je pensais donc le porter chez un bijoutier pour le faire réajuster à ma taille ! Comment la Médium pouvait-elle savoir ce fait ? Je n’en avais parlé à personne !
Michèle m’avait demandé si j’avais sur moi une photographie de ma fille, qu’elle désirait magnétiser. Après avoir pris le cliché entre ses mains, elle me dit alors que si Carole le désirait, des « choses » pouvaient apparaître dessus… !
En arrivant à la maison j’ai bien sûr regardé cette photo, et j’ai pu remarquer, ainsi que la médium me l’avait dit, des visages et des silhouettes qui étaient apparus, en sur-impression. Des chiens que nous avions eus se montraient sur la photo, ainsi que les visages de mon frère et de mon beau-père, décédés tous les deux quelques années après… Le magnétisme de cette grande Médium avait-il provoqué ces faits paranormaux ?
Le HASARD ? … Je crois plutôt à un « petit coup de pouce » de l’Au-Delà !
Selon ma perception actuelle des choses, je pense qu’il faut faire attention à l’emploi de certains mots tels que : BIZARRE… HASARD… COÏNCIDENCE…!
Depuis son départ, Carole nous a donné une multitude de signes, prouvant sa survie dans l’autre Monde. Ce serait trop long d’en faire ici le récit détaillé… Dans la rubrique « SIGNES » je vous raconte les plus forts.
Il faudra que je me pose quelques temps pour finir d’écrire le livre que j’ai commencé il y a déjà quelques années sur mon vécu et tous les signes que nous a transmis ma fille !
CONTACTS :
Nous avons eu par la suite des contacts en T.C.I. (La Transcommunication Instrumentale, ou T.C.I. en abrégé, est la technique qui permet l’enregistrement des voix de l’Au-Delà au moyen d’un magnétophone et d’un micro extérieur) et entendre, imprimés sur la bande magnétique les messages d’Amour et de réconfort de ma fille chérie, et surtout reconnaître par moments sa voix exacte…. a anéanti alors mes doutes.
Les messages ont été clairs et audibles : j’ai d’abord entendu : « Maman, je t’aime » … « Je t’attends plus haut »… (sous-entendu, bien sûr, plus haut spirituellement … ! ) « Ma vie terrestre est passée » … A notre question : « es-tu heureuse » ? elle répond …. » y’a pas plus heureuse maintenant « … A une autre : « as-tu quelque chose à dire à tes copains, copines, est-ce que tu peux donner aussi un message pour ton frère « ? on entend nettement : « Je suis à côté » avec le timbre exact de sa voix.
(Vous pouvez entendre quelques extraits de ces messages à L’Onglet « ACTIVITES » dans la Rubrique « ECOUTE DE VOIX » – « Voix fortes et voix faibles reçues par Yves Linès » )
Je savais ma fille heureuse dans sa nouvelle vie et je devais l’aider moi- aussi depuis ce monde matériel, en témoignant de ce que nous recevions…
Maintenant, je suis convaincue de la Pérennité de la Vie et des liens d’Amour qui subsistent, je sais que ces liens substils qui nous liaient ne sont jamais rompus, ils nous unissent au-delà de la séparation physique !
J’éprouve le besoin de m’ouvrir aux autres. Mais j’ai laissé faire le temps, j’ai attendu d’aller mieux ! C’est aussi l’aboutissement de mon cheminement , celui du refus de la mort néant. A mon tour, je me tourne vers des parents endeuillés car AIDER LES AUTRES peut nous aider à cicatriser. On a envie de crier haut et fort… la VIE continue après ce que nous appelons la MORT…mais voilà, nous sommes, hélas, trop fréquemment pris pour des fous ou des illuminés…. !!!
Souvent après une telle épreuve, nous acquérons une vision différente de la vie et nous faisons de nouvelles rencontres. Nous ne fréquentons plus les mêmes personnes car il se dresse une « barrière » de silence et d’incompréhension avec notre entourage qui ne comprend pas toujours notre souffrance ! Quelques fois aussi nous éprouvons comme une gêne de devoir « imposer » notre deuil et notre chagrin.
L’entourage ne mesure pas ce que nous vivons au quotidien, et dans quel état d’épuisement physique et psychique nous nous trouvons dans les mois qui suivent cette déchirure. Nous voyons souvent s’éloigner de nous des proches, des amis que nous aimions… alors que nous aurions tant besoin d’eux ! Peut-être nous fuient-ils par peur d’être touchés émotionnellement… Beaucoup de parents m’ont confié avoir connu ce « désert » autour d’eux…
Devoir affronter le regard des autres, la présence des autres, surtout dans son entourage professionnel, ressentir cette sensation permanente de déranger, je l’ai personnellement très mal vécu ! Certains se comportaient comme s’ils ne pouvaient plus rire ou montrer leur bonheur de l’existence en ma présence… J’ai même entendu, un jour, ces mots cruels d’une collègue : « j’en ai marre de voir ta tête » – « tu es tout le temps triste » – « il faut toujours faire attention à ce que l’on dit à cause de toi ! » etc…..
Nous étions en période de Noël !
J’avoue alors avoir craqué en entendant ces réflexions, et avoir quitté ce travail à cause de cette absence d’humanité ! Je me sentais certes plus fragile dans ma relation avec eux… mais leur incompréhension m’a fait énormément souffrir !
C’est vrai aussi que je pleurais très souvent, mais ces moments de désespoir sont inévitables, il nous faut traverser cette douleur et PLEURER fait partie du processus normal. C’est même un EXUTOIRE qui peut aider à évacuer notre souffrance. Les pleurs sont comme des ONDEES qui lavent l’âme, vous savez, « nos enfants de lumière » ne sont pas dérangés de nous voir pleurer… Les pleurs sont aussi une preuve d’Amour ; c’est plutôt notre désespoir qui les afflige !
Evoluer spirituellement après un tel déchirement, c’est arriver un jour à s’émerveiller devant la beauté de la vie terrestre, à regarder la nature avec un plus grand respect. Avoir conscience de ne plus être « comme Avant » !
J’ai aujourd’hui un regard différent sur l’existence. J’ai appris à relativiser, à mieux définir les priorités de ma vie, à m’attarder sur l’essentiel, … j’ai appris à vivre pleinement et à apprécier chaque moment ! Suivant l’évolution spirituelle de chacun d’entre nous, on peut dire qu’il y a une vie AVANT et une vie APRES l’épreuve.
Il faut aussi apprendre la tolérance, accepter les « écarts » des autres et ne pas juger…, même si cela s’avère souvent difficile car tout individu a son libre arbitre.
J’ai appris à vivre différemment avec ma fille, beaucoup plus en harmonie intérieure ! Elle est là, à chaque minute de ma vie ! Elle est plus présente que jamais dans mon cœur. Elle est devenue une présence intérieure qui depuis lors ne m’a jamais quittée.
Elle est ma joie, ma force, mon soutien. Je peux dire que je ressens aujourd’hui une grande paix intérieure, et je sais qu’elle est fière de moi ! Comment pourrais-je vivre dans cette paix si je n’étais pas sûre qu’elle l’est elle-même ?
Je lui parle, je lui envoie mon AMOUR. Je lui demande souvent d’accueillir ceux qui partent sur l’autre rive. Même pour les animaux, je lui demande de les récupérer, car sur terre elle les adorait !
Le temps qui passe n’atténue pas le chagrin de l’ABSENCE, il nous permet seulement d’apprendre à vivre avec cette absence.
J’ai cette évidence que Carole est née à sa nouvelle vie… sur un autre plan vibratoire, mais je vous avoue qu’une chose ne passera jamais… c’est le manque de sa présence physique, son toucher, son contact… Ne plus l’entendre, ne plus la voir vivre parmi nous… ne plus pouvoir la serrer dans nos bras.. Accepter ce vide dans la maison, ce silence. Carole remplissait la maison de sa joie de vivre, à présent elle remplit nos cœurs et éclaire notre route de tous les jours !
Il ne faut pas oublier que ceux qui nous ont quittés sont toujours présents à nos côtés, qu’ils nous aident ! Et surtout qu’un jour nous les retrouverons… ! » Un infime VOILE nous sépare d’eux, il nous faut simplement apprendre à le soulever…
J’ai acquis aujourd’hui une certaine sérénité et j’essaie de vivre dans l’Amour et le partage. Le but de mon témoignage est de pouvoir apporter un peu de réconfort et une petite lueur d’espoir aux personnes qui souffrent du « départ » d’un être aimé.
Quand l’heure de mon propre départ arrivera je traverserai ce « pont » qui sépare nos deux mondes avec une immense joie car je sais que ma fille sera là , à m’attendre, au bord du chemin, pour me guider dans ce Monde de Lumière où elle vit aujourd’hui.
CATHY
« L’Amour ne disparaît jamais. La Mort n’est rien. Je suis seulement passée dans la pièce d’à côté !… »
(H.Scott Holland)
« Tu n’es plus là où tu étais, mais tu es partout là où je suis ! »
(Victor Hugo)
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